ISLANDS

Niklas Goldbach

10 janvier > 28 février 2009

La galerie Bendana-Pinel Art Contemporain présente du 10 janvier au 28 février 2009, pour sa première exposition individuelle, le travail de Niklas Goldbach.

Ce jeune artiste allemand, vivant à Berlin, crée depuis plusieurs années des univers peuplés de clones mystérieux évoluant dans un monde totalement déshumanisé. De son séjour à Paris où il a résidé au Pavillon, laboratoire de création du Palais de Tokyo, Niklas Goldbach a retenu surtout les espaces de transit. Dans « Habitat » ses personnages sont prisonniers d’un espace public, où ils se comportent comme des animaux en cage. « Face à ces larges plans-séquences où le seul mouvement est celui des corps, on s’interroge sur la place et le rôle de ces êtres étranges : sont-ils là pour nous contrôler comme des miliciens, ou sont-ils au contraire des êtres asservis, reflets d’une société tout à fait uniformisée ? Niklas Goldbach nous plonge dans ces interrogations, mais ne cherche jamais à les résoudre: rien d’autre n’importe que ce qui se déroule sous nos yeux. » (Ange Leccia, directeur du Pavillon, Palais de Tokyo, Paris)

Filmé au Japon, le triptyque vidéo « Empire » répertorie les trois piliers du pouvoir de la société de « placeholders » imaginée par Niklas Goldbach : la religion (The Anticipation), le pouvoir exécutif (The Conditioning) et l’économie (The Increase). Dépourvus de libre-arbitre, les protagonistes de ces paysages ruraux sont piégés entre temps et espace dans une nostalgie post-néolibérale. Vêtus de pantalons noirs et de chemises blanches, uniforme de l’archétype urbain, ils occupent leur espace temporaire comme les premiers et les derniers habitants d’un monde conditionné jusque dans ses moindres détails.

L’inquiétante familiarité de l’architecture utopique que présente Niklas Goldbach dans la série « Buildings » est intentionnelle. Ces gigantesques tours imaginaires sont le résultat de superpositions photographiques d’immeubles d’habitation et résidences hôtelières populaires du littoral espagnol. Niklas Goldbach travaille ici avec des éléments d’architecture en vue de créer l’ambiguïté de la réalité dont Foucault fait référence dans « Des espaces autres » (Michel Foucault, Dits et écrits 1984, Des espaces autres, conférence au Cercle d’études architecturales, 14 mars 1967, in Architecture, Mouvement, Continuité, n°5, octobre 1984) des espaces en attente de re-définition.

Entre réalité et fiction, le travail de Niklas Goldbach se concentre sur le rôle de l’individu dans une société toujours plus homogénéisée. Il pose la question de la mise en œuvre de l’expérience subjective et de la caractérisation des sentiments de désorientation, de mélancolie et d’asociabilité grandissante.

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